Poole, The Englishwomen in Egypt.

Publiées pour la première fois en 1844, ces lettres sont les observations recueillies par Sophia Poole, qui a vécu au Caire de 1842 à 1849 avec son frère, le célèbre orientaliste Edward Lane, et ses deux enfants. Pendant son séjour, Poole a appris l'arabe et a adopté des vêtements égyptiens qui lui ont permis non seulement d'observer la vie quotidienne dans les rues et sur les marchés, mais aussi d'entrer dans les hammams et les harems et d'interagir de manière intime avec des Égyptiennes de différentes classes. Poole a finalement eu accès aux plus hautes sphères de la société, y compris à la famille du vice-roi Mohamed Ali Pacha, et elle y a consigné ses expériences avec le même souci du détail et la même compréhension des coutumes sous-jacentes que sur le marché. Elle passe sans effort d'une situation à l'autre - la fille du pacha fumant sa pipe incrustée de bijoux, la jeune esclave nostalgique, les occupations des dames de loisir - une scène après l'autre se déroule dans son écriture qui révèle non seulement un esprit qui observe et enregistre, mais aussi un être humain qui tente de sentir et de comprendre une culture différente. Contrairement aux travaux de recherche denses de son frère, ceux de Sophia Poole se présentent sous la forme de lettres à un ami. Ces lettres couvrent son arrivée à Alexandrie et son voyage sur le Nil jusqu'au Caire, ainsi que sa vie au Caire, avec ses visites des villages environnants. Si Edward Lane a gardé vivant pour la postérité un Caire post-médiéval aujourd'hui disparu, sa sœur, dans son œuvre, a sans doute complété cette grande réussite en présentant le même monde d'un point de vue féminin auquel il ne pouvait avoir accès en tant qu'homme.