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Le massacre de Canudos en 1897 est un épisode charnière de l'histoire sociale du Brésil. En regardant l'événement à travers les yeux des habitants, Levine remet en question les interprétations traditionnelles et donne du poids au fait que la plupart des Canudenses étaient métis et donc perçus comme des opposants au progrès et à la civilisation. En 1897, les forces militaires brésiliennes ont détruit la colonie millénaire de Canudos, assassinant jusqu'à 35 000 ruraux pieux qui s'étaient réfugiés dans les régions reculées du nord-est du Brésil. Fictionnalisée dans le célèbre roman de Mario Vargas Llosa, La guerre au bout du monde, Canudos est un épisode crucial de l'histoire sociale du Brésil. Cependant, lorsqu'on le regarde à travers les yeux des habitants de Canudos, cet incident historique se prête à une nouvelle interprétation audacieuse qui remet en question les polémiques traditionnelles sur le sujet. Alors que le mouvement de Canudos a toujours été considéré soit comme une rébellion de fanatiques fous, soit comme un modèle de résistance prolétarienne à l'oppression, Levine démontre habilement qu'il n'était en fait ni l'un ni l'autre. Vale of Tears explore les raisons de l'ambivalence brésilienne à l'égard de son histoire sociale, en accordant une grande importance au fait que la plupart des Canudenses étaient métis. Ils étaient perçus comme des opposants au progrès et à la civilisation et, par déduction, aux tentatives du Brésil de se "blanchir". Il en résulte que ce livre offre un aperçu important de l'image de soi des Brésiliens au cours du siècle dernier.