La pulsion de mort chez Melanie Klein, Jaccard.

L'importance de l'œuvre de Mélanie Klein est aujourd'hui incontestée. Avec la psychanalyse des enfants, domaine peu exploré par Freud, elle est parvenue, comme le souligne Roland Jaccard dans la remarquable thèse qu'il lui consacre, à ouvrir " un champ théorique nouveau qui s'inscrit dans le prolongement de celui de Freud, tout en ayant son originalité propre ". Le mouvement psychanalytique après Freud a produit des œuvres souvent riches, mais peu atteignent la dimension de celle de Mélanie Klein. L'ensemble de ses théories nous fait saisir l'unité du développement psychique de l'individu, des fantasmes de l'enfant aux structures psychotiques de l'adulte. C'est une ouverture unique à l'inconscient de l'enfant qui permet à Mélanie Klein d'explorer les zones les plus obscures de son histoire, et de montrer que l'enfant contient en lui la vérité enfouie et morcelée de l'homme qu'il sera.
L'essai de Roland Jaccard constitue non seulement une brillante introduction, claire et précise, à l'œuvre de Mélanie Klein, mais aussi une contribution importante à toutes les controverses suscitées par l'hypothèse de la pulsion de mort. C'est un passionnant commentaire de la phrase d'Oscar Wilde qui ouvre le volume : " And all men kill the thing they love. "